Un giro della Sicilia

Notre mois de juillet est entièrement consacré à la plus grande île de Méditerranée. Cefalù, Palermo, Trapani, Marsala… Les escales s’enchaînent sous un infatiguable soleil, se baigner n’est plus une option mais une activité nécessaire au bien-être quotidien. Pour les visites à terre il faut se lever tôt ou attendre le soir, en journée les ruelles sont le plus souvent désertées !

La Sicile conserve encore quelques vestiges du temps de la Grèce antique. Après Mazara del Vallo et son étonnante statue de bonze du satyre dansant, nous jetons l’ancre devant les ruines de Selinunte. Les voir depuis la mer peut donner une idée de la majesté de cette cité, il y a 2500 ans, quand derrière de solides fortifications ses 8 temples élevaient encore leur fronton sculpté et peint autour de l’acropole.

Notre tour continue : Sciacca, San Leone, Licata. Nous arrivons dans cette dernière ville en plein festival, le soir tout le monde est de sortie, on se retrouve dans le port au pied du grand phare et l’on va boire un chinotto avant de se perdre dans les ruelles où des groupes jouent et chantent de vieilles chansons siciliennes que le public connaît par cœur. Ici la paroisse expose des photos de ses ouailles endimanchées, là un jeune puparo promène sous nos yeux ébahis sa marionnette de chevalier casqué… La fête est populaire et on s’y sent bien !

Franchissant d’une traite le golfe de Gela nous laissons ensuite Coromandel à Pozzallo et quittons le bord de mer le temps d’aller visiter Modica et Ragusa dont les façades baroques valent bien un petit détour.

C’est le lendemain avant de repartir que les gardes côtes m’arrêtent : j’ai franchi l’enceinte de leur bâtiment pour aller jeter notre poubelle dans leur container, visiblement cela ne leur plaît guère. Conduit manu militari avec Nath au bureau du chef on contrôle nos papiers et on nous sermonne pendant près d’une heure avant de nous libérer.

Tout le long de la côte depuis le début de notre périple sicilien on trouve d’anciennes conserveries désaffectées, à proximité des zones où le thon, rabattu dans d’immenses filets ancrés sur les fonds, était pêché en quantité industrielle. Certains de ces sites sont remarquables et fort prisés des baigneurs, comme c’est le cas pour la tonnara du Capo Passero.

Après cet agréable mouillage notre route remonte vers le nord, passe par la touristique Marzamemi et continue vers Syraccuse dont on se souviendra sans doute comme l’une de nos plus belles escales. La rade immense et bien protégée, la vieille ville au dessus des quais avec ses rues piétonnes, ses terrasses et son temple d’Athena transformé en église, la proche réserve de Plemmirio avec ses poissons colorés… En tout près de 4 jours passés à flâner, le pied !

En un mois nous prenons aussi le temps de faire le tour de la cuisine sicilienne : arancini, caponata, sarde a beccafico, pane cunzato, penne alla norma, busiate alla trapanese… Sans oublier les cannoli qui accompagnent à merveille nos cafés, et cette spécialité qu’on ne trouve nulle part ailleurs, incontournable : la véritable granita de pistache ou d’amande ! Comme celle de la gelateria La Kala à Palerme, encore un peu on s’en mangerait les doigts !