Cyclades, at last !

Notre route vers l’est réserve encore quelques surprises, il va falloir être patient… Tout d’abord la météo nous annonce pour le weekend du 14 septembre des vents à plus de 70 km/h en mer Egée. Ce fameux Meltem est paraît-il moins fréquent en automne, mais quand il souffle, il souffle fort ! Moi qui pensais rejoindre Milos directement depuis Cythère, je me résous à remonter dans le golfe de Laconie pour trouver un abri. Coromandel quitte Kapsali le mercredi 11 septembre, tirant des bords par 6 Beaufort pour passer à l’est des îlots Dragonera et Antidragonera, avant de mettre le cap sur la baie située entre le Cap Malée et l’île d’Elafonisos. La mer est agitée et le reste jusqu’à ce que le cap nous protège des vagues, mais pas du vent qui continue à souffler par rafales, obligeant à régler constamment les voiles. En début d’après-midi quand nous jetons l’ancre devant la petite ville de Neapoli, je suis crevé, le temps d’avaler une assiette et hop, la sieste !

Le vent se calme vers 17h, je décide de mettre le bateau à quai, une manière de conclure en beauté cette journée de navigation. La manœuvre est un peu compliquée mais je me débrouille pas trop mal. Tout fier de moi je me prépare à une belle soirée quand un gars m’interpelle : police maritime, c’est le premier contrôle depuis près d’un mois que Coromandel est en Grèce ! Je m’attends à une pure formalité, mais après avoir vérifié tous les papiers l’agent demande un document que je n’ai visiblement pas. Il insiste : Depka, small book… Non, rien qui ressemble à ça. Alors commence une longue histoire qui se soldera 6 jours plus tard par le paiement d’une amende de 1000 euros. Comme me dit l’un des gardes-côtes, it’s just money… Mais quand au même moment on apprend que Google est condamné à verser pas loin d’un milliard d’euros pour régler son contentieux avec le fisc français, je me dis que les grecs ne vont peut-être pas chercher l’argent là où il se trouve vraiment.

Une fois le coup de vent passé et les paperasses en règle, on peut enfin passer le cap Malée, à nous la mer Égée ! Coromandel arrive à Milos tard dans la nuit du mercredi 18 septembre, vers 2h du matin l’ancre est jetée dans une petite crique au nord, assez peu abritée mais la houle n’est pas très forte. Bien calé sur ma banquette je m’endors, épuisé.

Le lendemain de cette longue traversée je plonge de bon matin avant de mettre les voiles, sans trop savoir où aller. Après un bord, un deuxième et une heure de moteur, une brise se lève qui fraîchit et finit par nous mener au près tout droit vers Ormos Vathy, une baie de Sifnos dont le guide ne dit que du bien. L’endroit est vraiment chouette, je décide d’y rester jusqu’à la fin du coup de vent — encore un ! — annoncé pour ce weekend.