Sentier bateau au Lotu
La plage sauvage du Loto nous accueille un soir sans vent après des heures de moteur. L’endroit désert est déjà mangé par les ombres pendant qu’au loin le Cap Corse prend des couleurs de fin du jour. A droite de la plage le ponton utilisé en journée pour débarquer les touristes nous paraît fort pratique pour amarrer par l’arrière notre bateau qui est déjà à l’ancre. En l’absence de vent cela maintiendra Coromandel dans l’axe de la houle et limitera ainsi le roulis pendant la nuit ! Pierre galère à mettre en place cet amarrage, mais dès qu’il a fini nous dégustons un excellent mojito avec le dernier rayon de soleil.
Le lendemain matin de bonne heure des bateaux débarquent au ponton, non pas des visiteurs mais des dizaines de packs de boisson destinés à une petite buvette locale. Je largue notre amarre pour leur laisser la place de travailler avant de sauter dans l’annexe, mon appareil photo dans le sac, dans l’idée d’aller faire un tour sur ce fameux sentier douanier qui relie le Loto (ou Lotu en Corse, d’où la contrepèterie dans le titre) à La Saleccia, une autre plage à l’est en plein cœur du désert des Agriates.
A l’aller je suis un chemin qui monte en laissant l’étang du Lotu sur la gauche avant de redescendre sur un petit hameau dont les maisons de pierre sont depuis longtemps abandonnées. Ici ce n’est pas la sécheresse qui a donné aux Agriates leur nom de désert, mais le fait que cette partie de la Corse autrefois habitée, produisant de belles cultures jusqu’au début du 20ème siècle, a été désertée probablement suite à de méchants incendies.
Le chemin continue dans la pinède avant d’aboutir sur la longue plage de sable blanc de La Saleccia. Pour le retour je passe par le sentier côtier, croisant tout d’abord une vache et son veau paissant tranquillement au milieu des goélands, puis toute une cohorte de touristes venant sans doute du Loto où des navettes de Saint-Florent ont l’habitude de les débarquer. Un peu plus loin un cormoran guette d’éventuelles proies du haut de son rocher sans se laisser distraire par mon objectif. Ce sentier est une vraie mine pour le photographe !