Asinara, on fait le tour…
Par mer forte pas d’autre choix pour passer au nord-ouest de la Sardaigne : Il faut faire le tour de l’île d’Asinara ! Après notre première escale sarde à Alghero nous ne faisons que quelques miles en fin de journée pour aller jeter l’ancre à la Cala Dragonera, dans la baie de Porto Conte, à l’abri des falaises du Capo Caccia. Le vent nous réveille en fin de nuit, on entend l’ancre racler les fonds : Sous les fortes rafales le bateau a dérapé d’une bonne trentaine de mètres ! Heureusement à quelques minutes se trouve un autre mouillage avec des coffres sur lesquels on peut amarrer Coromandel, le temps de déjeuner et de piquer un petit roupillon pour compléter notre courte nuit. Car si on en juge par le vent la navigation qui nous attend s’annonce plutôt sportive… Et en effet, quand nous repartons, une fois passé le Capo Caccia ça secoue, mer forte et vent frais !
Le mistral mollit un peu dans la matinée, rendant difficile la remontée au près contre les vagues. Vers 16h nous arrivons au niveau de la passe dei Fornelli au sud d’Asinara, la carte nous dit qu’il n’y a que 3 mètres d’eau par temps calme, alors avec des vagues de plus de 2 mètres, on y songe même pas… C’est le grand tour obligé ! Sur le pont nous avons tout le temps d’observer les oiseaux pêcher, comme le groupe de puffins de Scopoli sur la photo en tête de cet article, et de regarder les gerbes d’écume éclater au pied des falaises.
Il nous faut encore 2h pour gagner la Punta dello Scorno et son phare, mais là on peut enfin mettre le cap au sud et naviguer à l’abri de la houle pour aller nous poser, sous le soleil couchant, sur un coffre à la Cala Reale non loin des bâtiments de ce qui s’avère être une ancienne prison. Après une longue journée passée dans le vent et les vagues nous sommes frappés par le silence qui règne en cet endroit. Le paysage plonge progressivement dans l’obscurité pendant qu’à bord on sert le souper, et la nuit s’annonce on ne peut plus paisible… Le jour se lève sur un ciel de grand soleil, on observe les ânes brouter sur la rive avant d’aller nous promener le long du petit sentier côtier, au milieu des euphorbes rougissantes. Des panneaux nous expliquent que l’île est classée parc national, et franchement, elle le mérite !