Comme un oiseau

Poussé par un excellent vent de sud-ouest, Coromandel s’envole vers Cythère. En grec Κύθηρα et en majuscules ΚΥΘΗΡΑ, pas simple non ?! Il ne faut guère plus d’une après-midi pour relier Porto Kayio à Kapsali, au sud de l’île. L’occasion pour moi de flâner un peu, car la météo ne nous autorise pas encore à rejoindre les Cyclades, et d’aller visiter la Chora qui n’est qu’à deux pas.

Au port de Kapsali je fais la connaissance d’Adam. Il m’aide à amarrer le bateau au bout du quai, juste à côté de son voilier en bois. Lui et sa compagne Joan pensent rester ici pendant le gros coup de Meltem qui est annoncé pour la fin de semaine. Même si l’endroit semble assez bien abrité des vents du nord, je préfère pour ma part quitter Cythère que les dernières cartes météo placent dans le couloir de la tempête, et remonter dans le golfe de Laconie trouver un meilleur refuge.

Mon cœur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux
Et planait librement à l’entour des cordages ;
Le navire roulait sous un ciel sans nuages,
Comme un ange enivré d’un soleil radieux.

Un voyage à Cythère, extrait
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857